Le partimento, une didactique à réinventer
Mémoire, Master 2 de pédagogie, orgue et clavecin, 2017
Conservatoire national supérieur de musique de Paris
Sous la direction de Monsieur Yves Balmer
Introduction
Les enseignements de l’improvisation et de l’accompagnement ont une très longue histoire dans la pédagogie du clavecin et de l’orgue. Jadis, ces enseignements occupaient la première place dans la pratique des deux instruments, puis, suivant de nouvelles manières d’envisager l’apprentissage instrumental, davantage fondé sur la spécialisation et l’exécution, ces pratiques d’improvisation ont perdu de leur importance. Au Conservatoire de Paris, à la création de la classe d’orgue en 1819, seule l’improvisation est enseignée, l’interprétation n’est quant à elle intégrée au cursus qu’en 1852 ; pour le prix consacrant la fin des études, l’évaluation se fonde principalement sur des épreuves d’improvisations. En 1971, l’improvisation devient un cursus diplômant indépendamment de celui de l’interprétation et une page se tourne définitivement. Il faut noter que le renouveau de l’interprétation basé sur les sources historiques (HIP ou historically informed performance), l’éclosion d’ensembles jouant sur des copies d’instruments anciens et l’engouement pour le clavecin dans les années 1970 ont profité à la technique d’accompagnement de la basse continue.
Dans la plupart des classes d’orgue ou de clavecin, l’improvisation, lorsqu’elle est enseignée, n’est le plus souvent abordée qu’aux niveaux préprofessionnels. Par conséquent, cette pratique, malgré le riche potentiel pédagogique qu’elle recèle n’est pas accessible à l’ensemble des élèves passant par les classes de conservatoire. Prenons appui sur mon propre parcours dans différents pays : au conservatoire de Nice, cet enseignement n’était dispensé ni pour l’orgue ni pour le clavecin. Aux conservatoires d’Utrecht et d’Amsterdam, l’improvisation n’était étudiée que pour les étudiants en spécialisation « musique d’église ». Je me suis donc formé seul en grande partie de façon autodidacte et cela a eu des conséquences sur mon parcours professionnel. Lorsque j’ai eu la mission de former de jeunes organistes et clavecinistes, l’un de mes soucis pédagogiques a été de chercher comment aborder l’improvisation dès le premier cycle à l’orgue et au clavecin. D’abord j’ai beaucoup travaillé par le biais de la basse continue, puis j’ai découvert cet objet singulier qu’est le partimento. […]
Il n’est pas facile de donner une définition pertinente du partimento, mais peut-être pouvons-nous dire que le partimento est une oeuvre musicale dans laquelle la musique est écrite de façon parcellaire. Le plus souvent il n’est laissé sur le papier qu’une seule des voix, et cette voix est la plupart du temps la basse. Cependant, nous trouvons de nombreux exemples où figurent deux voix, et dans le cas des fugues, les différentes entrées peuvent être écrites. Cette voix ou ces voix peuvent être chiffrées ou non chiffrées. Les chiffrages peuvent être des indications d’harmonie mais aussi de mouvement mélodique ou thématique. […]
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Mémoire « Le partimento, une didactique à réinventer » par Olivier Salandini, en pdf