La transcription du piano à l’orgue en France au début du 20e siècle
Réalisation d’une transcription de Thème et variations Opus 73 de Gabriel Fauré, à partir d’exemples historiques.
Mémoire, Master de concert, orgue, 2018
Haute Ecole de Musique de Lausanne
Sous la direction de Benjamin Righetti et Yves Rechsteiner
Introduction
De même que d’autres compositeurs français de l’époque romantique comme Camille Saint-Saëns, César Franck ou Louis James Alfred Lefébure-Wély, Gabriel Fauré (1845–1924) fut tout aussi organiste que pianiste. Au vu de sa « tranquille annexion » des églises parisiennes en tant qu’organiste de l’orgue de choeur à Saint-Sulpice (Widor étant titulaire du grand orgue), remplaçant de Saint-Saëns à la Madeleine, maître de chapelle à la Madeleine puis finalement titulaire de la Madeleine dès 1896 , il paraît étonnant qu’il n’ait laissé aucune pièce pour orgue solo. En transcrivant son œuvre pour piano « Thèmes et variations » (opus 73), à l’orgue, le travail présent essaie de combler quelque peu le manque de musique fauréenne dans le répertoire pour orgue.
Avant le début du travail de transcription proprement dit, l’étude du style symphonique français pour orgue de l’époque s’imposait, incluant tant le répertoire original pour orgue des contemporains de Fauré que les transcriptions pour orgue de la fin du 19e siècle. Le travail de transcription finalement a eu lieu en tenant compte des conclusions tirées de l’étude du style ; un journal de transcription a alors retenu les différentes étapes de travail.
La motivation principale était bien sûr de pouvoir interpréter cette œuvre de Gabriel Fauré, non pas au piano […], mais à l’orgue. Bien que le thème et ses onze variations apparaissent dans une écriture typiquement pianistique, on y retrouve, devine les couleurs orchestrales que les registrations de l’orgue peuvent imiter. Par ailleurs, l’orchestration par Désiré-Émile Inghelbrecht, publiée en 1927, offre un autre point de vue sur le travail à faire, stylistiquement certes plus tardive, mais ouverte à une orchestration à la recherche de timbres et textures les plus diverses. […]
Après une brève situation de « Thème et variations » dans l’œuvre de Fauré suivra un essai d’une définition des différents aspects musicaux du terme « transcription ». Le chapitre suivant donne un petit aperçu du répertoire pour orgue au 19e siècle, au travers d’œuvres originales de style symphonique. La partie principale est constituée d’analyses de transcriptions d’œuvres pianistiques pour orgue autour du tournant de siècle (chapitre 5), qui catégorise les situations devant être adaptées du piano à l’orgue et qui débouche sur la partie suivante, expliquant quelques-uns des choix élémentaires et musicaux de ladite transcription. La synthèse enfin porte un regard le plus objectif possible et critique sur le résultat atteint, non seulement d’un point de vue stylistique, mais aussi concernant l’exécution de la transcription sur des instruments de styles différents, au-delà des spécificités symphoniques françaises.
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Bravo à Elie pour cette version pour orgue de « Thème et variations » de Gabriel Fauré. Si le piano est l’instrument de référence que Fauré a réservé à cette oeuvre, il faut reconnaître que le rendu de la version pour orgue est très intense et les jeux utilisés sont particulièrement bien choisis pour les différentes variations. En plus, Leslie y apporte un maximum de sensibilité qui ne déforme en rien l’intention de Fauré. J’ai écouté cette merveilleuse page musicale avec bonheur et douce délectation.